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Comment comptabiliser et optimiser la cession de vos immobilisations pour améliorer les résultats financiers de votre entreprise tout en respectant les obligations fiscales ?

Introduction

Dans la vie d’une entreprise, il arrive qu’une immobilisation, c’est-à-dire un bien utilisé de manière durable pour l’activité, soit cédée. La cession d’immobilisation peut concerner des machines, des véhicules, des logiciels, du matériel de bureau ou même des terrains. Ces actifs immobilisés font partie du patrimoine professionnel de l’entreprise et apparaissent à l’actif du bilan.

La valeur de cession de ces éléments n’est jamais neutre : elle impacte directement le traitement comptable, les écritures d’inventaire, les impôts, la TVA, et les prélèvements sociaux. Il est donc crucial de comprendre les règles applicables au prix de cession, à l’amortissement et à la fiscalité.

Qu’est-ce qu’une immobilisation ?

Une immobilisation est un élément d’actif destiné à rester durablement dans l’entreprise. On distingue trois grandes catégories :

  • Immobilisations corporelles : mobilier, voiture, bureaux, machines, équipements, terrains.

  • Immobilisations incorporelles : logiciels, brevets, fonds de commerce.

  • Immobilisations financières : titres de participation, dépôts.

Chaque immobilisation est inscrite au bilan pour sa valeur brute. Cette valeur peut être amortissable, auquel cas une dotation aux amortissements est pratiquée chaque exercice, selon un plan comptable défini (en linéaire ou en dégressif). Cette dépréciation comptable permet de diminuer la base amortissable sur la durée.

Comment comptabiliser la cession d’une immobilisation ?

Lorsqu’un bien est cédé, l’immobilisation inscrite doit être sortie du patrimoine. Cela implique de :

  1. Annuler la valeur brute de l’actif immobilisé.

  2. Annuler les amortissements cumulés.

  3. Constater le produit de cession, généralement via le compte 775.

  4. Enregistrer une créance sur le cessionnaire si le règlement n’est pas immédiat.

Exemple pratique : une entreprise vend une machine de bureau achetée 10 000 €, amortie 8 000 €, pour 3 000 € TTC.

  • Sortie de l’actif :

    • Crédit compte 218 (matériel) : 10 000 €

    • Débit compte 281 (amortissement cumulé) : 8 000 €

  • Constatation de la cession :

    • Débit compte 675 (valeur nette comptable) : 2 000 €

    • Crédit compte 775 (produit de cession) : 3 000 €

    • Crédit compte 4457 (TVA collectée) : 600 € si soumise à TVA

  • Créance sur cession :

    • Débit compte 411 (client) : 3 600 €

Ces écritures comptables permettent d’ajuster le compte de résultat et de refléter la cessation d’usage de l’actif.

Plus-value ou moins-value : quelle différence ?

La différence entre le prix de cession et la valeur nette comptable détermine si la vente génère une plus-value ou une moins-value.

  • Plus-value : si le prix de vente > VNC, elle est soumise à l’impôt sur le revenu ou à l’IS, selon le régime fiscal.
  • Moins-value : si le prix de vente < VNC, elle vient diminuer le résultat imposable.

Il est important de bien évaluer la valeur vénale du bien cédé pour éviter une taxation excessive ou une régularisation a posteriori.

Fiscalité des cessions d’immobilisations

La fiscalité liée à une cession dépend :

  • Du type d’immobilisation (corporelle, incorporelle, ou financière),

  • Du régime de l’entreprise (impôt sur le revenu ou IS),

  • De la durée de détention,

  • Du montant des plus-values générées.

Certaines cessions peuvent ouvrir droit à une exonération (article 238 quindecies du CGI, par exemple), notamment en cas de :

  • Transmission de l’entreprise,

  • Reprise d’activité,

  • Faible chiffre d’affaires.

Des prélèvements sociaux ou une TVA collectée peuvent s’ajouter selon le statut de l’immobilisation et la qualité du cessionnaire (professionnel ou particulier).

Cession d’immobilisations amorties : cas particuliers

Si l’actif est totalement amorti, sa valeur nette comptable est de 0 €. Le prix de cession devient alors un produit exceptionnel à enregistrer intégralement. En revanche, si l’actif est partiellement amorti, il faut suivre la méthode classique vue plus haut.

La cession induit souvent une régularisation du droit à déduction de la TVA (si la vente est exonérée, un reversement peut être exigé). Un amortissement complémentaire ou dérogatoire peut aussi être repris à cette occasion.

Gestion des cessions d’immobilisations corporelles et incorporelles

Il est essentiel pour une entreprise de bien gérer ses cessions d’immobilisations pour optimiser ses résultats financiers. Cela passe par une analyse rigoureuse des biens amortis et leur valeur actuelle. Une bonne stratégie consiste à évaluer régulièrement les immobilisations pour savoir quand les céder au bon moment. Par exemple, vendre un bien avant qu’il ne devienne obsolète ou totalement amorti peut permettre de maximiser la plus-value réalisée.

Pour les immobilisations corporelles, il est conseillé de surveiller l’usure et la technologie, tandis que pour les immobilisations incorporelles, il est important de tenir compte des innovations ou des évolutions de marché. Travailler avec un cabinet d’expertise comptable comme Archipel Lyon peut aider à mieux planifier ces opérations et à en optimiser la gestion fiscale et comptable.

FAQ : Vos questions sur la cession d’immobilisation

1. Quelle est la première étape pour céder une immobilisation cédée ?

Avant toute chose, il faut identifier la nature de l’immobilisation inscrite (corporelle, incorporelle ou financière) et vérifier sa valeur nette comptable. Il convient aussi de déterminer la date de cession, de retrouver la facture d’acquisition, et de consulter le plan comptable pour appliquer le bon traitement comptable. Cette première mise au point permet d’évaluer le prix de cession en cohérence avec la valeur vénale du bien.

2. Comment se passe l’enregistrement de la cession dans le cadre d’un exercice comptable ?

L’entreprise individuelle ou la société doit enregistrer le produit dans le bon exercice comptable, en suivant la ligne du code comptable correspondant (souvent le compte 775 pour le produit de cession, et le compte 675 pour la valeur comptable). Le traitement inclut la TVA collectée si la cession y est soumise, ainsi que la créance sur le cessionnaire si le règlement est différé.

3. Quelles sont les conséquences fiscales sur le résultat de cession ?

Le résultat de cession impacte directement l’impôt sur le revenu ou l’IS, selon le cadre juridique de l’activité. La plus-value ou moins-value dégagée par la différence entre la valeur nette comptable et le prix de vente sera imposée à court terme ou long terme. Certains cas peuvent ouvrir droit à une exonération, en fonction des conditions de l’article 151 septies du CGI.

4. Quelle méthode d’amortissement utiliser : linéaire ou dégressif ?

Le choix entre amortissement linéaire et amortissement dégressif dépend du type d’actif immobilisé. Le linéaire applique un taux constant chaque année, tandis que le dégressif permet une dotation plus forte en début de vie. Certains biens sont exclus du dégressif, sauf dérogation fiscale. Le mode choisi impactera la valeur brute résiduelle au moment de la cession.

5. Une immobilisation peut-elle être mise au rebut sans prix de vente ?

Oui. Dans le cas d’un rebut, l’entreprise procède à une mise au rebut sans transaction. L’immobilisation du patrimoine est alors sortie du bilan, parfois avec une perte de valeur à constater si elle n’était pas totalement amortie. Le document justificatif peut être un courrier interne, une attestation ou une facture de destruction.

6. Comment traiter une perte en cas de cession à un prix inférieur à la valeur nette comptable ?

Une telle opération génère une moins-value qui s’enregistre dans le compte 675, affectant le compte de résultat. Elle réduit le bénéfice imposable si l’entreprise individuelle est soumise à l’impôt sur le revenu. Cette perte de valeur peut aussi servir à compenser une plus-value sur un autre actif.

7. Quels sont les documents à conserver lors d’une cession ?

Il est indispensable de conserver :

  • la facture de vente,

  • les écritures justificatives d’enregistrement,

  • la preuve de règlement par le tiers acquéreur,

  • la date de cession et les montants précis,

  • le tableau des amortissements pratiqués.

Ces pièces sont à archiver au dossier comptable de l’exercice concerné.

8. Peut-on appliquer une taxe ou une TVA collectée sur la cession ?

Oui, si l’immobilisation cédée est soumise à TVA, on applique le taux en vigueur (généralement 20 %), sauf cas d’exonération. La TVA figure sur la facture de vente, et l’acheteur peut bénéficier d’un droit à déduction si lui-même est assujetti.

9. Quelle est la base amortissable à prendre en compte pour le calcul des dotations ?

La base amortissable correspond à la valeur brute du bien, diminuée des éventuelles valeurs résiduelles. En cas de cession, elle permet de calculer les amortissements complémentaires nécessaires pour solder l’actif au moment de sa sortie.

10. Faut-il justifier le choix du prix de cession ?

Oui. Le prix de vente doit correspondre à la valeur vénale du bien au jour de la cession. Il est conseillé de s’appuyer sur des comparables de marché, un avis d’expert ou une offre concurrente pour éviter tout risque fiscal. En cas de contrôle, l’administration pourrait requalifier la transaction si elle estime le prix anormalement bas.

Conclusion

La cession d’immobilisations constitue une étape stratégique dans la vie d’une entreprise, qu’il s’agisse d’une PME, d’une entreprise individuelle ou d’un groupe structuré. Elle implique un véritable processus, qui débute souvent dès l’acquisition de l’actif et s’étend jusqu’à sa value de cession. Cette opération doit être menée de manière rigoureuse, notamment en début d’exercice (janvier) ou en fin d’année (décembre), périodes clés pour la comptabilité et l’imposition.

En matière de fiscalité, il est impératif de respecter les principes comptables en vigueur et de bien distinguer les cas de cession dérogatoire, de mise au rebut, ou de dépréciation. Il convient également de savoir s’il existe des cas d’exonération, selon la nature de l’actif et l’objet de la cession. La manière dont vous allez procéder, que ce soit par une vente, une cession gratuite ou un abandon, influence directement la charge constatée ou la plus-value réalisée.

Chaque situation est différente, et le bon réflexe consiste à choisir une approche adaptée à votre stratégie : faut-il vendre avant la dernière clôture de l’exercice ? Comment traiter l’écart entre le prix de cession (en euros) et la valeur nette comptable ? Ces éléments doivent être analysés au cas par cas, dans le cadre général de votre gestion d’entreprise.

En cours d’année ou en fin d’exercice, une cession d’actif peut avoir des conséquences notables sur votre résultat. Il est donc essentiel de bien documenter l’opération, d’en respecter les règles de fond et de forme, et de vous faire accompagner si nécessaire.

Suite à ces éléments, nous vous conseillons de vous rapprocher de votre expert-comptable pour procéder correctement à la comptabilisation et à l’analyse fiscale de vos cessions. Une bonne maîtrise de ces opérations permet d’éviter des erreurs coûteuses et d’optimiser la performance de votre entreprise à long terme.

Vous cherchez à optimiser la gestion de vos immobilisations et améliorer la performance financière de votre entreprise ?Prenez contact avec nos experts dès aujourd’hui ici.

Pour assurer une gestion efficace de vos cessions d’immobilisations et optimiser vos résultats fiscaux, faites appel à l’équipe d’Archipel Lyon. Découvrez-en plus sur nos service de cabinet d’expertise comptable à Lyon.

Gaël Gente, expert-comptable associé