Dans l’univers du jeu vidéo, la création est au cœur du modèle économique. Pourtant, entre salaires, logiciels, tests et temps de développement, les coûts grimpent vite. Pour les studios, il est donc essentiel de savoir comment optimiser leur comptabilité et améliorer leur résultat. C’est là qu’intervient la production immobilisée, un outil comptable méconnu mais puissant. Ce levier permet de capitaliser le développement d’un jeu vidéo et d’en lisser les coûts sur plusieurs exercices. Encore faut-il en comprendre les règles, les avantages et les limites. Cet article vous explique tout, avec un ton clair et sans jargon. Si vous êtes un studio implanté à Lyon, cela vous concerne directement.

La production immobilisée est une méthode comptable qui consiste à inscrire à l’actif du bilan les dépenses liées à la création d’un bien, plutôt que de les enregistrer en charge. Dans un studio de jeux vidéo, cela signifie que le coût de développement d’un jeu peut être considéré comme un actif, au même titre qu’un matériel informatique ou un brevet. Concrètement, ces dépenses seront amorties sur plusieurs années. Cela permet d’éviter de plomber le résultat de l’année où le développement a lieu. Ce traitement repose sur des règles précises, à la fois comptables et fiscales.

Le développement d’un jeu vidéo peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années. Les coûts engagés (salaires, licences, tests) sont souvent très importants, bien avant la sortie du jeu. En immobilisant les frais de développement, le studio peut afficher un résultat comptable plus stable, ce qui peut faciliter l’obtention de financements. De plus, cette méthode permet une optimisation fiscale intéressante : l’amortissement étale la charge dans le temps. Cela évite une chute brutale du résultat lors des phases de création. Cette stratégie est particulièrement utile pour les studios basés à Lyon, où la scène du jeu vidéo est en pleine effervescence.

Les frais éligibles à la production immobilisée doivent répondre à certains critères. Ils doivent être directement liés à la création du jeu, identifiables et mesurables. On peut inclure :

• les salaires des développeurs, graphistes et testeurs (temps passé sur le projet)
• les cotisations sociales afférentes
• les licences logicielles spécifiques au développement
• certains frais de sous-traitance technique

En revanche, les frais de marketing, de prospection ou de maintenance ne sont pas immobilisables. Il faut donc bien distinguer les coûts pour éviter les erreurs.

Le calcul de la production immobilisée repose sur une étape essentielle : le suivi du temps passé. Il est indispensable de mettre en place des outils de gestion du temps projet (timesheets, logiciels collaboratifs) pour tracer les heures travaillées. Ensuite, il faut valoriser ces heures selon les coûts salariaux. À cela s’ajoutent les charges éligibles comme indiqué précédemment. L’ensemble est alors porté à l’actif du bilan, puis amorti en comptabilité selon la durée estimée de vie du jeu (généralement 3 à 5 ans).

L’avantage fiscal principal est l’étalement de la charge dans le temps. Cela permet d’éviter de trop impacter le résultat fiscal l’année de la création. De plus, une production immobilisée bien valorisée améliore le bilan comptable du studio, ce qui renforce la solidité financière aux yeux des partenaires (banques, investisseurs). Combinée à d’autres dispositifs comme le crédit d’impôt jeu vidéo, elle devient un réel outil de pilotage fiscal et comptable pour les studios, notamment à Lyon, où les aides régionales peuvent aussi jouer un rôle.

La mise en œuvre de la production immobilisée n’est pas sans risques. Une mauvaise estimation des temps passés, un manque de justification ou une application trop large peuvent entraîner un redressement fiscal. Il est donc fortement recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable spécialisé dans la comptabilité des studios de jeux vidéo. Chez Archipel Lyon, nous aidons les studios à définir une méthodologie claire et à fiabiliser leur suivi interne. Cela garantit à la fois la sécurité fiscale et la pertinence économique pour les studios à Lyon.

Dans certains cas, lorsqu’une entreprise change de forme juridique (par exemple de SASU à SAS), un commissaire à la transformation est requis pour attester de la valeur des actifs. Si vous avez activé une production immobilisée importante, cela peut être un point de vigilance. Toutefois, si aucun actif n’est repris ou si l’entreprise n’a pas de changement de capital, le recours à ce commissaire peut parfois être évité. Un accompagnement juridique et comptable reste essentiel pour sécuriser cette phase, notamment dans un environnement dynamique comme celui de Lyon.